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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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dimanche 28 juin 2009

The Rocky Horror Picture Show





En 1973, Richard O'Brien, acteur au chômage estimant qu'on est jamais mieux servi que par soi-même, écrit en quelques jours une comédie musicale intitullée They Came from Denton High.

Faisant le tour des producteurs, le jeune scénariste trouve rapidement preneur en la personne de l'Anglais Lou Adler. La pièce se monte, change plusieures fois de titre (The Rocky Hor-roar Show, puis le définitif Rocky Horror Show), et fait un carton dans les petites salles de théâtre anglaises.










Bardée de prix en Angleterre (meilleure comédie musicale, meilleur scénario...), la pièce débarque triomphalement aux Etats-Unis, fait un tabac à Los Angeles... Et un four à Broadway - qu'on attribue généralement à une mauvaise publicité et au choix malheureux de la salle










La pièce raconte l'histoire de deux jeunes amoureux, Brad et Janet, qui partent de nuit retrouver leur ancien professeur pour lui annoncer leur futur mariage. Sur la route, sous un orage, un pneu crève. Les deux tourteraux n'ont d'autre solution que celle d'aller chercher de l'aide auprès des occupants du château voisin.










A l'intérieur, ils découvrent un monde fait de débauche, dirigé par le Dr. Frank N'Furter, scientifique extraterrestre, travaillant à la construction de la créature parfaite: un beau blond musclé répondant au doux nom de Rocky.

Brad et Janet ne pourront résister à l'attrait de la chair, et seront débauchés avant la fin de la nuit... Evidemment, Hollywood ne tarde pas à faire les yeux doux à la petite troupe.










Richard O'Brien accepte d'adapter son bébé pour le grand écran, et s'y attelle avec Jim Sharman, australien metteur en scène de la pièce originale. Le texte est retravaillé, les chansons aussi. Les rôles sont redistribués - au casting de la pièce s'ajoutent Susan Sarandon, Meatloaf...

Le tournage du Rocky Horror Picture Show débute en 1974 dans un château anglais, Oakley Court, dans lequel De Gaulle a résidé durant la Seconde Guerre mondiale.










Septembre 1975, le film, très attendu, est projeté à la presse. Le désastre est total. La moitié des spectateurs quittent la salle avant la fin du film. En résumé, on lui reproche de ne pas retrouver l'ambiance délirante de la pièce.

On lui reproche également ses trop grandes approximations, ses mauvais effets spéciaux, sa mise en scène inexistante... Les producteurs prennent peur et balancent le film n'importe comment un mois plus tard au public américain. A l'échec critique succède l'échec public.










Petit cours d'histoire: les années 1970 étaient une période fabuleuses durant laquelle une mode a éclos, celle des midnight movies. Le principe est simple: rentabiliser un petit film sur plusieurs mois ou années, en ne le projetant qu'une fois par semaine (le samedi à minuit) dans quelques salles du pays. C'est ainsi que quelques films difficiles d'accès ont pu devenir de très grands succès (El Topo, Eraserhead, Pink Flamingos...).










Les producteurs du Rocky Horror Picture Show accordent donc à Lou Adler une dernière chance et sortent le film en avril 1976 dans une salle de Greenwich Village à New York. C'est à ce moment que le phénomène commence. Le directeur de la salle où est projeté le film fait état d'un truc bizarre: chaque semaine, il n'y a que vingt spectateurs dans la salle... Mais ces spectateurs sont toujours les mêmes!










La Fox flairant le bon coup décide de ressortir le film dans un plus grand parc de salles, mais toujours selon le même principe des séances de minuit.

C'est ainsi que la deuxième vie du film démarre. Le bouche à oreille aidant, les exploitants affichent tous au fur et à mesure complet tous les samedi soir. Ceci pour la première étape.










Le deuxième temps fort commence quelques mois après la resortie du film, quand un jeune étudiant, Louis Faresse lance une blague pendant la projection du film. Le culte tel qu'on le connait actuellement démarre.










Quelques semaines plus tard, une jeune femme du nom de Dori Hartley (devenue chanteuse depuis) vient à la séance déguisée en Frank N'Furter. Dans la salle, les blagues fusent, le riz et l'eau volent pendant les scènes de mariage ou d'orage, les costumes sont de plus en plus nombreux... Le succès est total. Et s'étend au reste du pays et du monde.










Des spectateurs se lèvent durant la séance pour jouer devant l'écran leur rôle préféré, s'organisent en cast, crééent des fan-clubs... Tout cela aboutissant à une gigantesque convention pour le dixième anniversaire du film, en 1985, à laquelle participent les acteurs du film et plusieurs centaines de fans en délire.










Depuis, le culte va bon train, des conventions sont organisées chaque année, le fan-club compte plus de 40 000 membres, plusieurs milliers de sites sont consacrés au film, et les articles sur le Rhps se négocient contre des fortunes. Le films est projeté dans plus de 200 salles aux Etats Unis, trois salles en Angleterre, en Italie, une salle en France, une dizaine au Japon...

source:Anthony Sitruk













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