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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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mardi 6 avril 2010

Charles Filiger (1863-1928)


Issu d' une famille aisée , son père est fabricant de papier peint à Mulhouse , il suit des études classiques et son père l' inscrit aux Arts décoratifs. Lui veut devenir peintre et se retrouve à Paris vers 1886, fréquente l'atelier de Colarossi, rue de la Grande Chaumière, expose aux indépendants en 1889 et 1890, rencontre probablement Gauguin et pour vivre plus simplement ou pour fuir Paris (peut-être à cause d'une affaire trouble, liée à son homosexualité).

Il gagne Pont-Aven puis au Pouldu il retrouve Gauguin et Meyer de Haan, Paul Sérusier les rejoint en 1890. Il chante, joue de la mandoline , Gauguin de la guitare , moments heureux, rares tant son âme est inquiète et sa nature maudite.

Son évolution est fulgurante. Abandonnant instantanément le style naturaliste appris à l’Académie Colarossi, puis le pointillisme qu’il a essayé un temps, il assimile les principes du synthétisme et invente, tel un dessinateur d’images populaires ou un maître verrier du Moyen-Âge, de petites scènes peintes à la gouache.

Elles montrent des paysages ou des scènes religieuses qu’il situe au Pouldu, où il représente les gens qu’il côtoie. Il participe durant quelques mois à l’intense activité créatrice quirègne à l’auberge. Sa vie sera dorénavant transformée. Il a trouvé au Pouldu le lieu où il peut tenter de lutter contre les difficultés qu’il éprouve à vivre et exprimer, à partir de petites gouaches, lentement et patiemment élaborées, parfois rehaussées d’or ou d’argent, son mysticisme inquiet, parfois désespéré.

A partir de 1891, il commence à exposer dans les milieux d’avant-garde : cette année-là au huitième Salon des XX à Bruxelles, en 1892 à la galerie Le Barc de Boutteville à Paris (deuxième et troisième expositions des peintres impressionnistes et symbolistes) et à la galerie Durand-Ruel à Paris (premier Salon de la Rose + Croix).

A partir de 1890 un riche mécène Antoine de La Rochefoucauld lui verse une rente en échange de la plus belle part de sa production. Le reste est exposé chez Le Barc de Boutteville, chez les Rose-Croix ou chez le Père Tanguy.

En septembre 1894, paraît un article élogieux dans le Mercure de France signé Alfred Jarry.

Après le départ de Gauguin et de De Haan et l’installation de Sérusier en Bretagne intérieure, Filiger est au Pouldu celui qui peut transmettre la leçon du synthétisme aux peintres ou voyageurs qui découvrent les décorations de la salle à manger de l’auberge. Il rencontre ainsi Verkade, Maufra, Seguin, Bernard, Slewinski, O’Conor ou Ballin.

Filiger connaît alors une période très pénible, marquée par la maladie, des problèmes d’argent en raison de dettes qui s’accumulent et de grandes difficultés existentielles et morales : l’alcool et l’éther n’arrivent pas à compenser ses crises mystiques et des problèmes d’identité liés à son homosexualité.Avec le départ de Gauguin, les amis du Pouldu se dispersent, il s' isole, déménage souvent, fuyant sans doute les sarcasmes des paysans sur son homosexualité et vit en retrait du monde.Son mécène lui retire son soutien, une vie de dénuement et de malheur commence,il n'est plus q'un pauvre hère de pensions en hôpital.

L’errance du peintre Filiger aboutit en 1914 dans un hôtel à Trégunc près de Pont-Aven, tenu par Armand Le Guellec. L’année suivante, Filiger suit le fils, Jean Le Guellec, et sa famille qui partent vivre à Plougastel-Daoulas. En 1921, un accord est conclu entre le peintre et cette famille qui s’engage à s’occuper de lui jusqu’à sa mort. Ses dernières études, que l’on dénomme « notations chromatiques », deviennent de plus en plus complexes, basées sur un réseau coloré géométrique souvent centré sur un masque ou une tête d’animal, plus que sur un portrait. Tout est dessiné préalablement au compas et à la règle, puis coloré.

Filiger meurt en 1928 à l’âge de 65 ans à l’hôpital de Brest des suites d’une opération après une crise d’hydrocèle. Sa vie de souffrance et de misère a tellement impressionné qu’on a pu écrire à tord qu’il s’est suicidé4. Cette mort passe totalementinaperçue et il faudra attendre vingt ans pour voir les premières recherches de Charles Chassé et d’André Breton.
source:André Cariou (conservateur en chef du musée des beaux-arts de Quimper)et wikipédia





Christ en tombe




Tête d'homme au beret bleu 1892









Paysage du Pouldu 1900




Notations chromatiques tête d'homme roux




Le christ à la lande 1894




La Vierge et deux anges ou La Madone aux vers luisants (titre donné par André Breton)




Homme nu assis devant un paysage, 1893




Famille de pecheurs 1894




Christ dans la tombe 1894









Ange gardien avec une guirlande, 1892




Le jugement dernier, 1889




Le jugement dernier (détail)

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