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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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vendredi 11 février 2011

Derek Jarman (1942-1994. Angleterre)







Michael Derek Elworthy Jarman naît le 31 janvier 1942, à Northwood dans la région du Middlesex, en Angleterre. Dans les années soixante, Derek étudie la peinture à la Slade School of Fine Arts puis décroche ses premiers contrats comme décorateur pour plusieurs opéras du Royal Ballet.

En 1970, Derek Jarman travaille sur les décors du film «Les diables» pour Ken Russell et collabore aussi à la production. Fasciné par les techniques cinématographiques, il participe au montage financier du «Messie sauvage» (1972) toujours de Russell. Parallèlement, Derek se fait la main en réalisant des courts métrages, des films publicitaires, des clips en super-huit et des vidéos.

En 1976, il coréalise, avec Paul Humfress, «Sebastiane», une œuvre sulfureuse qui fantasme sur la vie supposée de Saint-Sébastien, en mélangeant d’une façon très iconoclaste la religion à la sexualité. Le film fait scandale mais apparaît comme un véritable hymne au corps masculin et devient très vite une oeuvre culte pour la «gay community».





En 1977, il récidive en solo avec «Jubilé» avec Ian Charleson, un étrange voyage entre le sexe et la drogue sur une musique punk-rock. Deux ans plus tard, il revisite très librement «The tempest», la pièce de William Shakespeare.

Au cours des quinze années suivantes, le travail de Derek Jarman est sans compromis et illustre parfaitement le mouvement homosexuel, alors en pleine affirmation. Parmi ses réalisations les plus marquantes, nous pouvons citer: «Caravaggio» (1986) avec Dexter Fletcher, biographie anti-conventionnelle et hallucinée du célèbre artiste italien; «The last of England» (1987) avec Nigel Terry, un poème beau et déroutant, portrait pessimiste de l’Angleterre et «War Requiem» (1988) avec Laurence Olivier, un réquisitoire contre la guerre. Ses films présentés dans des festivals récoltent de nombreux prix.


En 1986, il apprend sa séropositivité. Il se retire dans une petite maison de pêcheur, dans le Kent et se consacre au jardinage lorsque qu’il ne tourne pas. En 1987, il participe à l’œuvre collective «Aria», aux côtés de réalisateurs aussi prestigieux que Jean-Luc Godard, Bruce Beresford et Robert Altman.


Derek Jarman par Steve Pyke



Dans les années quatre-vingt-dix, Derek Jarman dépeint toujours avec provocation la société anglaise, à travers sa préoccupation récurrente du fait homosexuel. Dans «The garden» (1990) il s’attaque de nouveau au christianisme en faisant une relecture très personnelle de la Passion du Christ au travers d’un couple d’homosexuels. Dans «Edward II» (1991) il relate les amours du roi et de son favori contrariées par la reine Isabelle, incarnée par Tilda Swinton, son amie et actrice fétiche. «Wittgenstein» (1992), est une biographie érotique du philosophe autrichien mort à Cambridge. Enfin il fait avec «Blue» (1993) son autoportrait face au SIDA et à sa mort annoncée. Tilda Swinton lui donne la réplique

En 1994, Jarman presque aveugle, trouve la force de monter son dernier film «Glitterburg» (1994), un documentaire d’une heure, d’images inédites de sa vie et des ses tournages. Très affaibli par des complications liées à sa maladie, Derek Jarman décède le 19 février 1994, à Londres. Le 2 mars, il est enterré au pied d’un vieil if, dans le cimetière de Old Romney dans le Kent. Il est désormais considéré comme l’un des grands cinéastes britanniques du vingtième siècle.

Biographie: Philippe PELLETIER




Derek Jarman - Sebastiane - 1976




Le film est en latin sous-titré en anglais





Voir le film en intégralité ici

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