.
.
.
.
"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
.
.

samedi 27 septembre 2014




Cornelis van Haarlem, 1562-1638. Pays-Bas







La chute des Titans, 1588-1590






2 commentaires:

  1. Scène mythologique ou partouse de culturistes.
    Entrelacs de corps d’hommes à l’infini. Bouches ouvertes ! Attention il y a contact ! Ces hommes se touchent, se tiennent, se mêlent.
    Van Haarlem a visiblement utilisé le même modèle pour plusieurs personnages. Le beau jeune homme debout à gauche au premier plan ressemble fortement à celui qui est assis par terre à droite ainsi qu’à celui qui est debout à droite au deuxième plan. Peut-être s’agit-il du même qui est de dos à gauche les bras tendus.
    Corps blancs et corps bronzés alternent pour que nous puissions bien profiter de chacun sans que l’oeil se perde. Les anciens Egyptiens utilisaient déjà cette méthode. La scène baigne dans une lumière bleutée, couleur complémentaire des jaunes et orangés des corps
    Le peintre utilise une composition fréquemment mise en oeuvre à la fin du seizième siècle. Le jeune homme à gauche au premier plan est de face, un bras tendu vers nous. Il fait écho l’éphèbe de droite mais cette fois celui-ci nous tourne le dos et tend les bras vers l’abîme.
    Au deuxième plan l’homme aux cheveux hirsutes est montré de face alors que son voisin est vu de dos . On retrouve cette manière de faire dans tout le tableau. Cela permet à l’artiste de montrer des corps dans toutes les positions sans qu’une partie de l’anatomie de l’homme soit négligée. Le peintre n’a pas oublié les parties intimes,verge et testicules du Titan situé juste au dessus de notre jeune homme du premier plan à gauche. Le jeune assis à droite semble fasciné par la raie des fesses qui se présente à lui à quelques centimètres de son visage.
    Van Haarlem, peintre maniériste place des papillons stratégiquement pour cacher d’autres membres virils.
    Un chien bien étrange a la gueule ouverte et les crocs luisants comme le Titan en bas au centre dont on aperçoit les dents dans sa bouche béante.
    Si nous retirons le titre à ce tableau que reste-t-il? Un amas de corps d’hommes en extase. Ah, le prétexte mythologique qui a permis à tant d’artistes de parler des amours interdites soit que ce fut leur désir ou celui d’un commanditaire. Comme d’autres Van Haarlem construit un rituel complexe qui lui permet de faire que des hommes se touchent en en éprouvant du plaisir. Demandons-nous pourquoi autant d’hommes soit disant hétérosexuels se livrent à des attouchements lors de matchs de football ou de rugby ou lors de compétitions sportives, lors de simulacres de rixe ou de jeux divers. Les bouches s’ouvrent-elles sous l’effroi ou sous l’extase?
    Un jour j’ai montré ce tableau à mes étudiants à Copenhague et avec l’aide d’un cache j’ai isolé dans un carré le visage luisant de sueur de l’homme assis à gauche et le fessier qui s’ouvre au dessus. En choeur mes étudiants ont tous dit qu’il allait s’adonnait à une séance de feuilles de rose.
    Stéphane

    RépondreSupprimer