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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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vendredi 24 juin 2016




HOMOPHOBIE





Dans le chapitre de l'homophobie, j'ai trouvé cet ouvrage hallucinant du Dr Caufeynon (pseudo. de Jean Fauconnet)‎ datant de 1902 sur Gallica. Après la religion et la justice, la médecine s'emparait de l'homosexualité à la fin du 19ième et au début 20ième. Le premier médecin à s'intéresser aux relations entre hommes, est un français, Ambroise Tardieu (1818-1879). Mais plein de répugnance, il va s'intéresser à l’extérieur, aux symptômes physiques et non à l’intérieur. En 1857, sous le titre Étude médico-légale sur les attentats aux mœurs, il publie un ouvrage qui décrit les symptômes d’une « pratique contre nature ». "Je ne reculerai pas devant l'ignominie du tableau" dit-il, parlant « d’infamie », de « délinquance », décrivant des pédérastes effémines, distinguant les passifs des actifs, les uns ayant des anus infundibuliformes (en forme d’entonnoir), les autres ayant des pénis de chiens.





Ambroise Tardieu





Cet ouvrage de Caufeyron reprend pour une bonne part les thèses de Tardieu, mais en y ajouta une tentative de description d'un "modèle psychologique" de l'homosexuel. Ce livre en dit long sur l'image de l'homosexualité dans le milieu médical, en particulier, et dans la société de cette époque en général. 

Le psychiatre austro-hongrois Richard von Krafft-Ebing (1840-1902) reprendra la terminologie du médecin et écrivain viennois Karl-Maria Benkert qui fut le premier à employer les termes homosexuel et hétérosexuel dans son ouvrage Psychopathia Sexualis en 1886, popularisant ainsi ces termes, de même que les termes masochiste et sadique en 1891 en référence aux œuvres respectives de Leopold von Sacher-Masoch et du Marquis de Sade. Il inventera le terme pédophilie en 1896. S’attaquant à l’angle psychosomatique, il décrit l’homosexualité comme "une tare névro-pyschopathologique".




Richard von Krafft-Ebing



L'ouvrage de Caufeyron est, avec le recul, drôle tellement il est caricatural et ridicule. Mais il donne aussi envie de pleurer quand on sait qu'il représente l'état d'esprit de l'époque et que de nombreux malheureux sont tombés entre les mains de ces "médecins" et de leurs soit-disant théories qui pourraient être celles des régimes les plus réactionnaires et liberticides, comme le montrent les expertises médico-légales de la fin du livre et l'obsession de l'auteur pour les anus infundibuliformes et des pénis ayant la forme de ceux des chiens.


Pour ceux que la lecture de cet ouvrage pourrait rebuter (mais ce petit fascicule se lit vite), j'ai extrait un petit florilège des phrases marquantes de l'ouvrage. Accrochez-vous!


"J'ai dit, dit-il que je ne reculerai pas devant l'ignominie du tableau; c'est ainsi qu'il faut en tracer les traits les plus hideux, et emprunter jusqu'au langage des êtres dégradés dont je veux essayer d'ébaucher la repoussante image.

Les pédérastes de profession, s'il est permis de s'exprimer ainsi, ont un caractère extérieur commun, soit dans leurs costumes, soit dans leurs allures, qui reflète en quelque sorte la perversion contre nature de leurs appétits sexuels. Tout le monde, du reste, reconnait assez facilement ces pédérastes auxquels s'appliquent le nom de tantes.

Tardieu dit que: " beaucoup de pédérastes passifs offrent un développement excessif des fesses, qui sont larges et saillantes, parfois énormes et d'un forme tout à fait féminine, cette disposition est cependant loin d'être constante. "

La déformation infudibuliforme de l'anus a été surtout remarquée par le Dr Cullerier, elle est depuis devenue un signe certain de pédérastie. Le Dr Thoinot en donne la description en ces termes: " Quand on regarde la région anale chez un sujet porteur de cette déformation, on voit une sorte d'entonnoir dont la partie la plus évasée est circonscrite par le rebord des fesses, et dont la partie rétrécie se prolonge à travers l'orifice anal, jusqu'au sphincter refoulé, réduit en simple anneau qui ferme plus où moins l'entrée de l'intestin. Comme signe constant de la pédérastie, il faut encore noter l'effacement des plis de l'anus ainsi que la dilatation permanente de l'anus. Dans certains cas elle forme des replis ou excroissance qui simulent parfois les petites lèvres vaginales de la femme.

Dans la pédérastie active, Tardieu a observé que les dimensions du pénis sont ou très grêles ou très volumineuses: " la gracilité est la règle très générale, la grosseur la très rare exception; mais dans ces cas, les dimensions sont excessives dans un sens ou dans l'autre. Quand à la forme, elle a quelque chose de beaucoup plus remarquable et de vraiment caractéristique, variant, d'ailleurs, d'après les dimensions du pénis. Dans le cas où il est petit et grêle, il va en s'amincissant considérablement de la base jusqu'à l'extrémité, qui est très effilée, comme un doigt de gant, et rappelle tout à fait le canum more. (NDLR: le sexe du chien) Lorsque, au contraire, le pénis est très volumineux, ce n'est plus la totalité de l'organe qui subit un amincissement graduel de la racine à l'extrémité, c'est le gland qui étranglé à la base, s'allonge démesurément, de manière à donner l'idée du museau de certains animaux. Il est encore une forme bien connue, c'est celle du pénis en massue; elle consiste en un renflement globuleux de l'extrémité de la verge dont le gland est élargi et comme aplati. 

Parmi ces déformations du pénis, dit Tardieu, telles que l'amincissement, l'étranglement et l'élongation du gland répondent très exactement à la disposition infundibuliforme de l'anus sur lequel elles se moulent en quelques sorte. 

Chez le pédéraste, l'amour physique ne vise que l'homme, il se détourne de la femme avec la même horreur que l'homme normal se détourne sexuellement de l'homme. Le pédéraste est généralement impuissant avec la femme et puissant seulement dans les rapports contre nature. Il est cependant des exceptions, on a vu de ces êtres dégradés n'ayant pas d'aversion absolue pour l'acte normal.

Von Krafft-Elbig a caractérisé l'amour des pédérastes par un mot admirablement juste: " C'est, dit-il, la caricature de l'amour normal. "

Le pédéraste aime en femme, c'est à dire avec passion et violence.

Pour juger l'uranisme, nous devons nous défaire du mépris dont on les couvre ordinairement; mais, d'un autre côté, si nous ne voulons pas nous prononcer absolument sur la moralité de l'uranisme, nous ne pouvons cacher que son caractère présente certains côtés peu recommandables et même franchement misérable.

L'indiscrétion et le bavardage sont à citer parmi les particularités du caractère des pédérastes. [...] La vanité du pédéraste est souvent incroyable. Dans les bals et les réunions, chacun cherche à éclipser l'autre. Son envie et sa jalousie portent sur les petites choses, comme chez la femme. A noter aussi la passion du pédéraste pour les bijoux.

L'anomalie sexuelle n'est pas de la perversité, mais de la perversion, c'est à dire que, pour se développer, elle exige une prédisposition morbide.

Tout ami de la vérité et de l'humanité apprendra avec satisfaction que le perverti sexuel est un malheureux et non un criminel; qu'il n'est pas un profanateur de la dignité humaine, mais un véritable déshérité de la nature marâtre, et qu'il ne mérite pas plus le mépris qu'un individu venu au monde avec une malformation physique.



Le livre se termine sur des observations médico-légales hallucinantes, qui ne sont pas sans rappeler l'examen anal scandaleux qui est encore pratiqué par des médecins actuellement en Tunisie lorsque la police arrête un individu prétendument homosexuel.




LA PÉDÉRASTIE


Historique, causes, la prostitution pédéraste, moeurs des pédérastes, observations médico-légales. Dr Caufeynon - 1902













































































































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